Prenons un cas de figure simple : Alice, dont c'est la fête aujourd'hui, décide de se gâter. Elle entre dans un magasin d'électronique, et en ressort avec un beau drone tout neuf. Tout s'est bien passé. Alice a pu acheter un drone magnifique "bardé de capteur et hypersécuritaire" (paroles du vendeur) comme elle aurait pu acheter n’importe quoi d'autre. Elle trépigne d'impatience à l'idée de décoller.
Seulement voilà, en fait, tout ne s'est pas bien passé... c'est même l'opposé qui s'est passé. Pourquoi donc ? Quand vous achetez une voiture, le vendeur doit vous demander votre permis de conduire, et c'est tout à fait normal me direz-vous. Mais pour le drone, "ben non", pas besoin.
QUOI ?
Les drones sont considérés à part entière comme des aéronefs aux yeux de la Loi canadienne, et ce, peu importe sa taille.
Alice a donc acheté un drone, sans que le vendeur ne le lui ait dit quoi que ce soit sur les règles et les responsabilités. Effectivement, il n'est pas tenu de le faire, et de toute façon, il n'y connaît rien. En rentrant chez elle, Alice va dans sa cour arrière, et fait décoller son drone. C'est un instant magique, et ses yeux brillent de bonheur !
Alice vient d'enfreindre en quelques instants un nombre de lois conséquent :
Le drone n'est pas immatriculé - parce que oui, tous les drones de plus de 250 grammes doivent être immatriculés au Canada. Ça coûte 5$, et on est en règle. Pas mal moins cher que les plaques de votre auto.
Elle n'a pas son permis - Le permis de pilote de drone pour les opérations de base coûte 10$ à passer.
Elle vole à côté de ses voisins, Bob et Charlie, qui prennent l'apéritif ensemble. D'ailleurs, ils ne sont pas ravis de devoir esquiver le drone d'Alice qui passe un peu trop proche de leurs têtes...
Puis elle s'enhardit, et décide d'aller regarder à quoi ressemble le quartier, et elle quitte le drone des yeux, pour ne se fier qu'au retour vidéo. C'est tellement beau ! Elle "trip" solide !
Elle vole en Beyond Visual Line Of Sight (BVLOS)
Sans le savoir, elle survole des gens
Sa première expérience de vol se passe bien. Elle comprend les rudiments du pilotage. Mais elle oublie de surveiller le niveau de la batterie, et quand vient le moment, la manette lui annonce que le drone va manquer d'énergie. Manque de chance, le drone doit maintenant lutter contre le vent qui s'est levé... Il va manquer de batterie... Alice s'inquiète... Elle aperçoit son drone à l'horizon qui se rapproche, et qui descend inexorablement...
ATTENTION !
Elle assiste, impuissante, à son premier crash, dans le pare-brise d'une voiture en mouvement. Le conducteur, surpris, fait un faux mouvement, et envoie sa voiture heurter de plein fouet une jeune maman et son bébé.
Je vous laisse imaginer la suite.
La morale de cette histoire
Cette histoire invraisemblable n'est pour le coup que pure fiction, comme toutes les autres histoires invraisemblables que l'on retrouve dans les nouvelles d'ailleurs, mais qui, elles, sont vraies.
Tout cela pour vous dire que, si vous tenez vraiment à apprendre à piloter un drone, il y a deux façons de faire : La bonne, et la mauvaise. Si vous vous êtes rendu jusque-là dans cet article, vous saurez qu'avant de faire quoi que ce soit, il sera judicieux de le faire auprès de personnes qui ont de l'expérience.
YulDrone n'est pas qu'une école de pilotage, c'est surtout une entreprise dont l'objectif est de sensibiliser les futurs pilotes de drone aux risques et conséquences qu'une simple erreur de jugement peut entraîner, et aux règlements auxquels les drones sont assujettis.
Si vous connaissez quelqu'un qui souhaite s'acheter un drone un de ces jours, partagez-lui ce billet, et demandez-lui de me contacter. Je préfère discuter posément avec cette personne au téléphone que de la laisser faire une bêtise dont elle n'aura peut-être pas assez de sa vie pour la rembourser.
Salut Jean-Baptiste, Ton post sur les pilotes débutants est super bon et ferais un bon film. Bonne journée et surtout bon vol.